René Dumont – Biographie
Né le 13 mars 1904 à Cambrais (Nord) et mort le 18 juin 2001 à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).
En 1922, René Dumont entre à l’Institut National Agronomique (INA) et devient ingénieur agronome. Après un voyage en Asie, où il s’étonne des pratiques agraires, il milite en faveur d’une agriculture moderne. Ainsi, lors de la reconstruction suite à la Seconde Guerre mondiale, René Dumont prend position pour le corporatisme agricole, la mécanisation et donc la modernisation des pratiques agricoles, notamment via le remembrement des terres agricoles et l’utilisation d’engrais. Il a d’ailleurs manifesté un intérêt particulier pour les révolutions agricoles. Professeur à l’INA de 1951 à 1974, son activité sur le terrain et ses études et rapports destinés aux organismes locaux comme internationaux ont fait de lui un expert dans le domaine de l’agronomie.
Ses idées tiers-mondistes accusèrent souvent les pays développés d’être responsables de la stagnation, voire du recul, de l’activité agricole dans les pays en développement. Il défend alors les populations déshéritées, victimes des marchés internationaux et de la domination des pays développés dans le domaine agricole. Il réfléchit durant toute sa vie à la faim dans le monde et aux problèmes agricoles tels que la pollution, l’urbanisation galopante, l’érosion des sols ou encore le gaspillage, comme l’illustrent ses nombreux ouvrages. Pacifiste et anticapitaliste, René Dumont est un ardent défenseur du dialogue et d’une solidarité sans faille entre les peuples, particulièrement ceux qui connaissent le plus de difficultés. Tout ceci l’amena à s’opposer au productivisme agricole, qu’il avait défendu préalablement, et à s’engager politiquement afin de protéger l’environnement.
Retraité, il se présente aux élections présidentielles de 1974, remportées par Valérie Giscard d’Estaing. René Dumont, quant à lui, n’obtiendra que 1,3% des votes. Mais sa candidature est historique, car il est le premier candidat écologiste à se présenter aux élections présidentielles en France. Il est ainsi à l’origine du mouvement politique appelé couramment « les Verts ». Son engagement ne prit fin qu’à la fin de sa vie, et il participa notamment à la création d’ATTAC France en 1998.
Quelques oeuvres :
- La culture du riz dans le delta du Tonkin (1935)
- Economie agricole dans le monde (1954)
- L’Afrique noire est mal partie (1962)
- L’utopie ou la mort (1973)
- Famines, le retour. Désordre libéral et démographie non contrôlée (1997)